Quand Bénédicte, une bénévole de Vénissieux réagit à un poème de Patrice, ancien bénévole du même secteur, cela donne deux textes admirables.
C’en est trop…
Le regard triste elle tourne dans sa cuisine,
Même son chat a petite mine.
Et oui que des malheurs, où est passé le bonheur ?
Elle s’en fait un petit résumé, histoire de les lister
Le re confinement auquel elle s’attendait depuis longtemps
Les attentats, synonyme d’horreur et de fracas
Les inondations et leur cortège de désolation
La pollution dont tout le monde fait abstraction
Le changement d’heure qui fait tomber la nuit de bonne heure
Sa fille infirmière qui n’est plus dans la lumière
Toutes ces personnes privées d’emploi qui ont rayé de leur vocabulaire le mot joie
Ce ciel qui pour l’instant cache le soleil que tout le monde attend.
Et puis ce jour de la Toussaint où chacun pense aux siens.
Elle a pris les devants et est allée voir son mari hier, belle journée sans vent.
Avec son attestation, elle est allée jusqu’au cimetière, pour passer un moment, avec attention.
Elle a fait une prière puis lui a raconté ce qui se passait,
Et oui, à qui se confier lorsque l’on est seule, autant que ce soit à celui que l’on a aimé et que l’on n’a pas oublié.
Mon dieu, s’il était là, elle se rappelait alors le temps où son bien aimé était présent.
Elle aurait préparé le repas de midi, les enfants seraient venus, ravis,
Ensuite l’après-midi, ils auraient été sur la tombe de ses parents, il y a bien longtemps qu’elle ne dit plus papa, ni maman.
Tout se bouscule dans sa tête, sa main dans celle de son papa, insouciante de tous les tracas,
Les bras affectueux de sa maman pour essuyer ses larmes coulant de ses yeux.
Le premier regard avec celui qui avait partagé sa vie, et les derniers instants, mauvais moments.
C’est trop pour aujourd’hui, une larme coule, puis une autre.
Elle pleure quand elle pense à tous ces malheurs
Que peut-elle y faire, elle qui aimait bien faire
Petite, une amie de sa maman, avait dit pleurer ça fait du bien.
Pour apprécier le beau temps il en faut du mauvais
Pour apprécier la vie, il faut savoir se rappeler…
Patrice
Ça ne vous aura pas échappé
Un poète a pointé le bout de son nez !
Oui, Patrice est revenu
Et on n’est même pas tombé des nues !
D’une plume acérée
Toutes les calamités il a brossées
D’un trait achevé
Une tranche de vie a été croquée…
Chaque matin, cela semble assuré
Quand, hors du lit on aura mis le pied
Sur nos écrans on pourra se précipiter
Pour savourer ses dernières idées..
Alors il me parait important
De le remercier diligemment
Pour ce lien toujours maintenu
Grâce à ses poèmes bienvenus
Merci…
Bénédicte
2 commentaires
Michelle
Très beau et tellement vrai. Nous avons des poètes à l'Association.
Magali
Et nous en sommes fier.es !!!